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Les Types d'Attachement

  • Ilona Paradian
  • 31 oct. 2022
  • 5 min de lecture

Ce présent article a pour but d’expliciter les différents styles d’attachement existant afin de donner des pistes de réflexion quant à notre fonctionnement et nos difficultés potentielles. Il est question de comprendre la dynamique générale de chaque type, et non de correspondre en tout point à un style. Par ailleurs, il ne s’agit pas d’incriminer certaines attitudes ou d’en justifier d’autres, seulement d’apporter des outils de compréhension sur les mécanismes humains si complexes.


4 types d’attachement ont été établis, un type dit « sécure », et 3 « insécures » (Ainsworth, Main) :


- Les sujets sécures : L’adulte était une source de sécurité et de réconfort dans l’enfance, ce qui a permis à l’enfant d’explorer son environnement sans crainte et d’apprendre à réguler ses émotions. Les adultes sécures ont une image de soi (façon dont ils se perçoivent) et des autres (façon dont ils perçoivent les autres) positives. Les points forts et vulnérabilités de chacun sont perçus de façon réaliste. Ils recherchent des relations sociales et les souhaitent proches tout en voulant rester autonomes. En cas de difficultés, ils parviennent à réagir avec flexibilité, en s’appuyant sur leurs propres compétences tout en pouvant demander de l’aide à autrui si nécessaire.



- Les sujets anxieux ou ambivalents : Dans l’enfance, les besoins de l’enfant sont peu/mal perçus et les réponses de l’adulte sont instables et peu adaptées. Les enfants manifestent alors de manière exagérée leurs besoins dans l’espoir de recevoir la réponse attendue. Les adultes « ambivalents » ont une image négative d’eux-mêmes et doutent de pouvoir être aimés. A l’inverse, leur vision des autres est idéalisée, bien qu’ils aient toujours le sentiment d’être déçus par eux. Ils recherchent des relations excessivement proches car leur estime de soi dépend de ce que les gens pensent d’eux.


Les sentiments de perte (rupture, deuil…), d’abandon, et les conflits sont très difficiles à gérer. En raison de cette peur constante d’être abandonnés ou de perdre les figures d’attachement (ex : un conjoint), ces sujets adoptent un comportement contrôlant vis-à-vis d’elles et peuvent montrer de la jalousie. Cette peur entraine souvent une mauvaise interprétation du comportement de l’autre, et les émotions ressenties alors sont décuplées. Ce sont souvent des situations qui agacent l’entourage car ils ne comprennent pas une telle réaction (qui peut être perçue comme illégitime, de la manipulation ou autre). La souffrance ressentie par la personne est pourtant bien réelle, c’est pourquoi il convient de faire preuve de bienveillance et d’empathie. Ce sont généralement des personnes au grand cœur et qui prennent soin de l’autre. Mais leur bonheur dépend beaucoup de l’autre, ils ont un grand besoin d’être rassurés et ont une tolérance élevée envers les comportements irrespectueux ou douloureux. Leur dépendance affective est source de souffrance.


Ces difficultés peuvent s’exprimer de différente manière : jalousie, chantage affectif, rumination, besoin d’approbation, être sensible à la critique, mauvaise estime de soi, ignorer les problèmes dans une relation amoureuse ou amicale, s’occuper de l’autre à l’extrême, idéalisation de l’autre, recherche de relation sociale fusionnelle, se concentrer sur ce que la relation « pourrait » être et non sur ce qu’elle est, menacer de partir en espérant être retenu,…



- Les sujets détachés ou évitants : Les parents ne réagissaient pas à la détresse de l’enfant, voire pouvaient l’empirer. Plus l’enfant exprimait son besoin, plus il suscitait le rejet de la part de ses parents qui ne pouvaient y répondre. L’enfant établit alors sa stratégie sur le fait de conserver une relative proximité avec l’adulte, tout en s’abstenant d’exprimer ses besoins et émotions. Une fois adulte, ils ont une vision positive d’eux-mêmes (je compte sur moi-même) et une vision négative des autres, de qui ils se méfient. Leurs relations sont distantes du point de vue émotionnel, superficielles et souvent conflictuelles. Ils ont du mal à faire confiance et à se livrer sur leur vie personnelle.

L’indépendance est survalorisée, et on observe une absence de réaction manifeste à la séparation (par ex, en cas de rupture). Ils présentent des difficultés à gérer les émotions (les leurs ou celles des autres) qu’ils préfèrent mettre à distance. Ces personnes réagissent vivement en cas d’attaques, de critiques, de limites ou d’exigences, ou du moins ce qu’ils perçoivent comme telles. Ils ont tendance à dévaloriser ou critiquer les bons moments vécus.

C’est dans son indépendance qu’il se sent en sécurité. Tout ce qui est susceptible de menacer cette liberté est source d’angoisse. Certaines personnes évitantes se suffisent à elles-mêmes et ne souhaitent pas entrer en relation. D’autres voudraient une proximité affective avec autrui mais lorsqu’elle se produit, ils ont tendance à ressentir une certaine pression et prennent de la distance en repoussant leur conjoint. Bien qu’une relation de couple soit possible, il leur est difficile de rester en relation sur le long terme et de prendre part aux moments de vie qui marquent l’engagement (vivre ensemble, mariage, enfants).

Ils peuvent utiliser différentes stratégies pour mettre une distance émotionnelle avec l’autre : Ils ne rappellent pas ou annulent les rendez-vous, ils ne s’engagent pas/peu dans des relations, ils vont favoriser les rapports sexuels aux rapports affectifs, ils peuvent tromper leur conjoint, minimiser les émotions de l’autre, éviter les conversations sérieuses, avoir un discours exagéré sur le fait d’être indépendant, se concentrer sur les défauts de l’autre, ils peuvent dévaloriser leur conjoint/ami auprès des autres, éviter de parler de sentiment, ils peuvent rompre facilement,…


- Les sujets craintifs ou désorganisés : L’enfant ne pouvait prévoir les réactions de son environnement tant la famille était instable et chaotique. Adultes, ils ont une image négative d’eux-mêmes et des autres. Ils alternent entre des comportements propres à l’attachement « anxieux » et à l’attachement « évitant », c’est-à-dire entre une recherche de l’autre et une suractivation des émotions, et une mise à distance sociale avec anesthésie émotionnelle.




Nous pouvons donc dire qu’un enfant qui grandit et se développe dans un environnement défaillant aura plus difficilement un attachement dit « sécure ». Les troubles de l’attachement (attachements insécures) sont fréquents chez les individus qui ont vécus des traumatismes dans l’enfance (maltraitance, abus, négligences sévères, histoires de vie marquées de ruptures…). Une fois adulte, c’est l’ensemble des sphères qui en sera affecté : estime de soi, relation aux autres, vie amoureuse, gestion des émotions,… Tout autant d’aspects qu’il est possible de travailler en thérapie afin de les assouplir, voire de les modifier. Le problème principal étant qu’ils sont source de grande souffrance chez l’individu et que les conséquences sont nombreuses (au travail, vie sociale, vie sexuelle,…). Les troubles de l’attachement vont notamment avoir un impact considérable sur le vécu de la vie affective et amoureuse à l’âge adulte, dans la mesure où le conjoint sera la figure d’attachement principale (cf. article attachement et vie de couple). Choix du partenaire, comportement dans la relation, relation toxique,… Le type d’attachement joue un rôle essentiel dans la vie de chaque individu. Il s’agirait alors de développer des stratégies qui tendent vers un attachement sécure, style d’attachement qui favorise un épanouissement personnel et social.






 
 
 

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